Semences, souveraineté et résistance : la longue bataille contre l'UPOV et la privatisation des semences
Semences, souveraineté et résistance : la longue bataille contre l'UPOV et la privatisation des semences
GRAIN | 3 Déc 2024 Semences | Blog
Les paysan·nes et les communautés rurales du monde entier connaissent l'importance cruciale des semences pour la production alimentaire. Avec la terre et l'eau, les semences font partie des ressources agricoles les plus fondamentales. L'idée que les semences doivent circuler librement est si profondément ancrée dans les sociétés humaines que, jusqu'en 1960, les systèmes semenciers nationaux reposaient universellement sur le principe selon lequel les semences stockées devaient être mises à la disposition de tous ceux qui en avaient besoin.
Toutefois, la situation a changé avec la création en 1961 de l'Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV), ayant pour but de privatiser les semences et les variétés végétales. Cette idée a immédiatement rencontré une forte résistance. Pendant les sept premières années, seule une poignée de pays européens ont soutenu l'UPOV, aucune autre nation n’étant disposée à la ratifier.
Aujourd'hui, l'assaut contre les semences communautaires s'est intensifié. Les efforts de réglementation, de normalisation et de privatisation des semences visent à étendre les marchés des entreprises, facilités par les droits des obtenteurs, les lois sur les brevets, les systèmes de certification des semences, les registres des variétés et les lois sur la commercialisation. Ces mesures, quelle que soit leur forme, servent à légaliser l'exploitation, la spoliation et la destruction. Mais, dans le monde entier, des communautés ripostent.
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