« Mais l'esprit est un élément mystérieux. Insaisissable et invisible comme l'air, il semble s'adapter docilement à toutes les formes et à toutes les formules. Et cela pousse sans cesse les natures despotiques à croire qu'on peut le comprimer, l'enfermer, le mettre en flacons. Pourtant toute pression provoque une contre-pression, et c'est précisément quand l'esprit est comprimé qu'il devient explosif: toute oppression mène tôt ou tard à la révolte. À la longue, et c'est là une éternelle consolation, l'indépendance morale de l'humanité reste Indestructible. Jamais jusqu'ici on n'a réussi à imposer d'une façon dictatoriale à toute la terre une seule religion, une seule philosophie, une unique conception du monde, et jamais on y réussira, car l'esprit saura toujours résister à l'asservissement, toujours il refusera de penser selon des formes prescrites, de s'abaisser, de s'aplatir, de se rapetisser et de se mettre au pas.» Stefan Zweig
agriculture
[Chroniques Agricoles] La Botte Paysanne: du producteur au mangeur
Le Parlement européen favorable à un assouplissement des règles de commercialisation des semences
Sofia Sanchez Manzanaro | Euractiv.com | traduction Jeanne Manikieu
25 avr. 2024
Le Parlement européen a adopté mercredi (24 avril) sa position concernant la révision de la législation européenne sur la commercialisation des semences et autres formes de matériel de reproduction végétal (MRP), qui vise à éviter toute charge administrative supplémentaire sur les échanges de semences entre agriculteurs à des fins de conservation.
Les législateurs ont soutenu le texte, rédigé par l’eurodéputé italien Herbert Dorfmann du Parti populaire européen (PPE), avec 431 voix pour, 104 contre et 82 abstentions.
Par rapport à la proposition de la Commission, les eurodéputés ont inclus des règles moins strictes pour l’accès, la vente et le transfert des variétés de conservation en « petites quantités », soit 500 grammes pour les légumes ou jusqu’à 1000 kilos pour les plants de pommes de terre.
« Sauver le matériel génétique de l’extinction et préserver les variétés anciennes et locales sont des contributions importantes à la biodiversité de l’UE ; cela protège la culture et la diversité d’une région », a déclaré M. Dorfmann lors d’un débat sur les règles mardi soir (23 avril).
« Les personnes et les réseaux impliqués dans ces travaux ne devraient pas être accablés inutilement ; ils devraient être soutenus et protégés d’une bureaucratie excessive », a-t-il ajouté.
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Inflation alimentaire : derrière les chiffres, le pouvoir des entreprises
GRAIN | 8 Avr 2024
De grandes manifestations agricoles ont éclaté dans au moins 65 pays au cours de l'année écoulée. De l'Inde au Kenya en passant par la Colombie et la France, le désespoir a atteint un point de rupture. Les communautés agricoles avertissent qu'en l'absence de meilleurs prix et d'une plus grande protection, leur avenir est menacé. Depuis plus de trente ans, des mouvements paysans comme La Via Campesina dénoncent l'Organisation mondiale du commerce et le nombre croissant d'accords bilatéraux de libre-échange qui détruisent leurs moyens de subsistance.
Toutefois, ces manifestations se déroulent dans un contexte de prix record des denrées alimentaires au niveau mondial. Les prix se sont envolés d'abord pendant la pandémie, puis au début de la guerre en Ukraine, atteignant un record historique en 2022. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté plus rapidement que ceux des autres produits : si l'indice général des prix à la consommation (IPC) a doublé entre 2021 et 2022, l'inflation des denrées alimentaires a presque triplé dans l’IPC. Selon l'Indice des prix alimentaires de l'Organisation mondiale de l'alimentation (FAO), même si les prix internationaux ont un peu diminué en 2023, ils restent plus élevés qu'en 2019 (voir Graphique 1). Et tout indique qu'il s'agit d'une flambée des prix, et non d'une pénurie alimentaire au niveau mondial. Au cours des 20 dernières années, la production mondiale de céréales a dépassé le niveau des stocks disponibles.
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Protéger les cultures sans pesticides - Interview d'Aude Vialatte
La “guerre contre les agriculteurs” menace la souveraineté alimentaire et la santé des Européens
Le commentateur irlandais Ivor Cummins a expliqué à Kim Iversen qu'une "guerre contre les agriculteurs", qui s'apparente à une conspiration et qui utilise la durabilité comme justification, vise à étouffer l'agriculture locale en Europe, permettant ainsi aux entreprises de s'emparer des produits alimentaires transformés, ce qui présente de graves risques pour la santé publique.
John Michael Dumais – mondialisation 12 avril 2024
“Les agriculteurs se rendent compte qu’il s’agit d’une sorte de fin de partie et qu’il est temps de se retrancher et de tenir bon, sinon il n’y aura plus rien à défendre”, a déclaré le commentateur géopolitique irlandais Ivor Cummins à Kim Iversen lors de l’émission “The Kim Iversen Show” diffusée mercredi.
Iversen et Cummins ont discuté de la vague de rage actuelle alimentée par l’anxiété existentielle croissante des agriculteurs européens qui font face à une pression de plus en plus forte pour vider l’agriculture rurale de sa substance au nom du développement durable.
L’étincelle qui a déclenché les manifestations, a expliqué M. Cummins, provient du fait que les agriculteurs “ont enfin compris”, c’est-à-dire qu’ils reconnaissent que le changement climatique orchestré et les politiques réglementaires “vertes” ne sont que des prétextes pour faire avancer la mondialisation qui vise à supprimer la production alimentaire locale et l’autosuffisance.
“Les agriculteurs commencent à se rendre compte, comme beaucoup de gens, [that], qu’il s’agit d’une campagne orchestrée pour nous éliminer et pour remplacer l’agriculture locale et les aliments sains par une sorte de pipeline massif d’aliments ultra-transformés provenant des grandes entreprises”, a-t-il déclaré.
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Hervé COVES : L'agroforesterie, une nouvelle arme contre la sécheresse
CSI N°143 du 11/04/24 : Konrad Schreiber - La santé des sols vivants
Les agriculteurs polonais ont occupé le ministère de l’Agriculture pendant 24 heures
Aleksandra Krzysztoszek | EURACTIV Pologne | traduction Marie-Alix Pocholuk - Le 4 avril 2024
Les agriculteurs en colère ont quitté le bâtiment du ministère polonais de l’Agriculture qu’ils occupaient depuis mardi (2 avril), frustrés que le gouvernement n’ait pas répondu de manière adéquate à leurs demandes, notamment l’arrêt du transit des céréales et du sucre ukrainiens à travers la Pologne.
Après avoir passé la nuit dans le bâtiment du ministère, les agriculteurs ont demandé à rencontrer le Premier ministre Donald Tusk, affirmant que les promesses faites jusqu’à présent par le gouvernement n’étaient pas satisfaisantes. La plupart d’entre eux ont quitté le bâtiment mercredi, sans avoir parlé à M. Tusk.
«Le transit ukrainien était censé être interrompu, mais les céréales continuent de passer par la Pologne. Il devait y avoir des changements dans le Green Deal, et il n’y en a pas», a déclaré Wiesław Gryn, de la société agricole de Zamość, cité par Rzeczpospolita.
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