Dr Delépine : " Au secours, retour de l'euthanasie en EPHAD !"
Dr Nicole Delépine – France-Soir – Le 23 octobre 2020
Tribune : Terrifiante succession des faits en cet automne sordide : il apparait ainsi successivement :
l’interdiction de la prescription d’azithromycine chez les ainés en septembre et en octobre,
un nouveau décret Rivotril pour euthanasie des résidents en EHPAD réactualisé dans le cadre des nouvelles mesures anticovid !
Sans parler bien sûr de l’enfermement nocturne qu’on n’avait pas vu depuis août 44,
du scandale des masques inutiles et dangereux par infection bactérienne entre autres,
des tests covid non fiables, base de la propagande éhontée du gouvernement.
Edouard Philippe a la mémoire courte.
Ce jour (21 Octobre) le premier ministre du confinement a affirmé sous serment devant la commission d’enquête parlementaire qu’il n’y avait pas d’instruction pour interdire aux pensionnaires des Ehpad d’aller à l’hôpital. Comment peut-il ignorer la fiche d’admission rédigée par les ARS[1][2] [3] et la SFAR le 19 mars (2 jours après le confinement) et les Recommandations professionnelle multidisciplinaire opérationnelles qui ont organisé le tri des malades à l’entrée en soins intensifs en excluant les plus fragiles, précisément ceux que l’état d’urgence était censé protéger.
Cette « pertinence de l’admission » était jugée à froid, le plus souvent sur dossier, sans voir le malade en fonction de « critères médicaux et éthiques » (sic[4] ) Si le pronostic du malade était jugé mauvais[5] ou sa qualité de vie insuffisante[6], critères discutables, théoriquement jugés de façon collégiale (pour diluer les responsabilités personnelles ?), on ne vous acceptait pas en réanimation et on préparait une seringue de Rivotril à votre nom.
Comment peut -il ignorer les consignes et recommandations concernant l’appui des établissements de santé aux établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes adressée le 31 mars[7] et rappelant que « la prise en charge des cas suspects et confirmés ne présentant pas de critères de gravité doit être assurée en priorité au sein des EHPAD afin de ne pas saturer les établissements de santé » et que « la décision de transfert vers un établissement de santé ne peut être prise que par un médecin du SAMU centre 15. Par ailleurs, les régulateurs du SAMU doivent avoir un accès facilité aux éventuelles directives anticipées et aux notes écrites dans le dossier médical. Ainsi, un médecin d’astreinte réanimateur doit pouvoir être contacté H24 pour participer le cas échéant à la décision collégiale de non-admission en réanimation[8] ».
A quoi joue Olivier Véran ?
Il devrait se douter qu’un jour plus ou moins lointain, des familles ne comprenant pas la mort par euthanasie de leur proche en EHPAD, en leur absence, tenteront d’avoir des explications devant un tribunal. Et même si les responsables sont en général déclarés non coupables selon la formule bien connue, ces procès feront apparaître le sordide des évènements qui peuvent se révéler au moins politiquement coûteux pour leurs responsables.
Rebelote… Le nouveau décret n’oublie pas de rappeler « l’autorisation d’euthanasie non volontaire » pour des gens âgés dont le directeur d’EHPAD aura estimé que ses chances de guérison en réanimation, si le besoin s’en faisait sentir, seraient insuffisantes pour encombrer les hôpitaux et tant pis si les lits privés interdits de travail normal sont vides.
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