La stratégie douteuse de la Chine et du Vietnam pour lutter contre la pandémie porcine en Asie
GRAIN | 28 Jan 2023
Ce texte offre une mise à jour des rapports que nous avons précédemment écrits sur la peste porcine africaine (PPA). Vous pouvez les trouver ici, ici et ici.
En juin de l’année dernière, un vaccin pionnier contre la peste porcine africaine (PPA) appelé NAVET-ASFVAC a été mis sur le marché au Vietnam, apportant un espoir immédiat aux éleveurs et éleveuses de porcs en détresse dans ce pays, qui subissaient le désastre économique de l’abattage de 20 % du cheptel porcin national[1].
Le Vietnam étant le deuxième plus grand producteur de porc en Asie, son vice-ministre de l’agriculture, Phùng Đức Tiến, s’est naturellement vanté auprès des médias du fait que ce vaccin était le résultat d’une recherche scientifique rigoureuse financée par le gouvernement avec le soutien des États-Unis. « La production et la qualité du vaccin sont garanties de façon à pleinement respecter les différentes réglementations et exigences », a-t-il déclaré[2].
Pourtant, dans les mois qui ont suivi, des vétérinaires de l’État ont accouru dans la province centrale de Phu Yen, à la suite des alertes transmises par des agriculteurs et des agricultrices dont les porcs mouraient après avoir reçu le nouveau vaccin. L’optimisme s’est effondré. L’augmentation de la mortalité à la suite de la vaccination a été confirmée. Après la mort de quelques centaines de porcs, le gouvernement a décidé de suspendre le vaccin.
Considérée comme l’épizootie la plus grave de l’histoire récente, au mois de juillet 2022 la PPA avait été signalée dans 74 pays à travers le monde[3]. En Asie, aucun cas de PPA n’avait été signalé avant août 2018. L’épidémie s’est maintenant étendue à 16 pays asiatiques malgré l’abattage de millions de porcs par les autorités nationales[4].