Sanofi : les scandales derrière le scandale
Publié le 17 octobre 2024
De quoi le Doliprane est-il le nom ?
L’annonce par le groupe Sanofi qu’il était entré en négociations exclusives avec le fonds CD&R pour lui revendre ses activités dans les médicaments sans ordonnance – dont la célèbre petite boîte jaune du Doliprane – a suscité un tollé général qui était éminemment prévisible.
L’attention se focalise avant tout sur la nationalité étasunienne des repreneurs. Cette opération fait revenir le spectre d’affaires précédentes où des fleurons industriels tricolores ont été vendus à des intérêts américains avec la complaisance, si ce n’est la complicité active, des plus hautes sphères de l’État.
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En réalité, le scandale en cache beaucoup d’autres.
D’abord, ce n’est pas tant l’origine américaine de CD&R que la nature même de son « business » , le capital-investissement ou private equity qui pose question. Certes, CD&R n’est sans doute pas le plus rapace des fonds qui sévissent aujourd’hui dans son secteur d’activité. Il n’en reste pas moins que son modèle consiste à racheter des entreprises en contractant des dettes importantes (le fameux LBO pour leveraged buy-out) pour se rembourser un peu plus tard après avoir restructuré l’entreprise pour la rendre plus profitable et la revendre ensuite avec une copieuse plus-value. CD&R n’achète Opella, la filiale dédiée aux médicaments grand public de Sanofi, que pour quelques années tout au plus, et les salariés ont raison de s’inquiéter (tout comme les consommateurs).
De ce point de vue, il n’est pas sûr que la solution alternative d’une reprise par le fonds de private equity « français » PAI Partners, appuyée par les fonds souverains singapourien et émirati, soit beaucoup plus prometteuse.
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