Une commission d'enquête accuse l'État de "dissimulation », dans le scandale des eaux minérales
France-Soir avec AFP Publié le 19 mai 2025 - 13:29
Le scandale du traitement illégal des eaux minérales en France, touchant notamment le géant agroalimentaire Nestlé Waters, a fait l'objet d'une "dissimulation par l'État" relevant "d'une stratégie délibérée", indique le rapport d'une commission d'enquête sénatoriale diffusé lundi.
"Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État, à la fois vis-à-vis des autorités locales et européennes ainsi que vis à vis des Français" et "près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite", souligne le rapport, rendu public après six mois de travaux et plus de 70 auditions.
La commission d'enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l'eau en bouteille avait été mise sur pied en novembre 2024, près d'un an après des révélations par des journalistes de plusieurs médias (Le Monde, Radio France et Mediapart) concernant le recours à traitements illégaux de l'eau par des minéraliers.
Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier, Hépar et Contrex l'usage de traitements interdits pour de l'eau minérale, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement et la présidence française.
Dix-huit mois plus tard, un plan de transformation des sites était approuvé par les pouvoirs publics, remplaçant les traitements interdits (UV, charbon actif) par une microfiltration fine par ailleurs controversée, car à même de priver l'eau minérale de ses caractéristiques.
Le droit européen stipule en effet qu'une eau minérale naturelle ne peut faire l'objet d'aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques.
La suite :
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