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Ciel Voilé

Le scandale du projet PLUTON de Sanofi

13 Novembre 2020, 18:55pm

Le scandale du projet PLUTON de Sanofi
Projet "Pluton" : Sanofi va se désengager d'une partie de sa production de médicaments
Par Violaine Des Courières

Publié le 09/11/2020 à 19:41

 

Sanofi projette d’externaliser six usines européennes, dont deux françaises, dans une entité autonome. Ce projet - surnommé "Pluton" - pose des questions sociales, alors même que le Groupe présente un chiffre d’affaires en hausse de 5,7 % et des perspectives R&D de vaccin contre le COVID-19.

"Pluton". C’est le nom du projet d’externalisation de six usines européennes de Sanofi dans une entité autonome, placée en bourse à l’horizon 2022. En France, deux sites, soit 1.200 salariés, sont concernés. Celui d’Elbeuf (biochimie), situé en Seine-Maritime et celui de Vertolaye (corticostéroïdes et hormones), dans le Puy-de-Dôme. Ces usines produisent des principes actifs, c'est-à-dire des molécules pour des médicaments. Bien sûr, le groupe annonce être actionnaire de cette nouvelle entité. Mais uniquement à hauteur de 30 %. Pour le moment, personne ne connaît l’identité des autres investisseurs – seul circule le nom de la banque publique BPI.

Restructuration

Dans un document présenté aux syndicats le 5 novembre 2020 – que Marianne a pu consulter -, la direction justifie avec enthousiasme son désengagement de deux-tiers de sa production de médicaments. Elle invoque la volonté de créer un "champion européen des API (pour Active Pharmaceutical Ingredient, les principes actifs)". Selon elle, cette délocalisation massive serait une réponse au "besoin pour l’Europe de recouvrer une souveraineté thérapeutique, comme l’a montré la situation de pandémie Covid-19, en produisant des API critiques localement". Seulement, ces paroles ne se traduisent pas par la création de nouvelles usines ou des investissements dans les usines existantes.

Le contexte dans lequel ce projet est annoncé fait plutôt craindre aux syndicats des conséquences sociales majeures : "Ces délocalisations s’exercent dans le cadre d’un plan d’économie de 2 milliards d’euros, notamment par l’intermédiaire de suppressions d’emplois et d’externalisations d’activité", dénonce à Marianne Thierry Bodin, le coordinateur CGT de Sanofi. Pour lui, ces délocalisations ne sont que la suite logique des restructurations de ces deux dernières années. De fait, fin 2018, Sanofi fermait le site de distribution pharmaceutique de Marly-la-Ville dans le Val-d’Oise. En 2019, le groupe externalisait nombre de ses fonctions supports (la comptabilité, les achats, l'informatique...) dont une partie en Hongrie, tandis que le site de recherche et développement de Vitry-Alfortville fermait ses portes.

La suite sur Marianne

 

 

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