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Ciel Voilé

Marais poitevin : La guerre de l’eau est déclarée !

17 Novembre 2021, 20:37pm

Marais poitevin : La guerre de l’eau est déclarée !

Prise de la Bassine et bataille du Mignon, récit d’une journée épique
Les soulèvements de la terre

paru dans lundimatin#312, le 8 novembre 2021

 

 

Samedi 6 novembre 2021, des centaines d’habitants, de paysans et d’activistes s’étaient donnés rendez-vous à Mauzé-sur-le-Mignon pour s’opposer à la construction de méga-bassines, c’est-à-dire à la privatisation de l’eau par l’agro-industrie. Le 22 septembre déjà, un chantier avait été désarmé par un troupeau de moutons, 20 tracteurs et 600 personnes. Entre temps, c’est une méga-bassine illégale qui avait été démantelée de nuit. Ce samedi, malgré une forte présence policière, un nouveau rassemblement est parvenu à neutraliser une réserve d’eau et à emporter avec lui sa méga-pompe. Récit d’une journée épique et raisons d’une colère.

Mauzé-sur-Bassines

Mauzé-sur-le-Mignon. Une commune rurale de 6 000 habitants. A cheval entre deux paysages radicalement antagonistes.

D’un côté, le marais asséché qui est aujourd’hui devenu un désert agricole avec ses interminables parcelles de maïs irrigué et ses exploitations industrielles aussi rentables que dévastatrices du vivant. Un paysage ravagé au point qu’on peine à se figurer qu’il fut, il n’y pas si longtemps, un vaste bocage.

De l’autre le marais mouillé, ses conches et ses frênes têtards, ses loutres et ses kyrielles d’oiseaux, vestige d’un rapport paysan à l’eau, à la terre, au monde animal. Mais il ne faut pas se fier à ces apparences de carte postale. Les frênes têtards sont malades et menacés de disparition rapide. Les lentilles vertes sont laminées par les pesticides. Le marais s’enfriche. A défaut d’éleveurs et d’installations paysannes, le maraîchage, les vaches maraichines et la culture des mogettes ont presque disparu.

Les effets conjugués du ravage agro-industriel et du changement climatique ont bouleversé un équilibre millénaire entre l’eau, la terre, la mer et les habitants du territoire. Les rivières alentours s’assèchent à cause de la voracité d’une agriculture extractiviste qui fait main basse sur notre plus précieux bien commun : l’eau.

 

 

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