L’Union européenne amorce sa dissolution
Thierry Meyssan - Réseau Voltaire | Paris (France) | 30 novembre 2021
La Traité du Quirinal, conclu par la France et l’Italie, ainsi que le projet de gouvernement du prochain chancelier allemand, Olaf Schotz, sont incompatibles avec l’histoire de l’Union européenne. Paris et Berlin viennent de poser des actes concrets qui ne peuvent qu’amorcer l’inévitable dissolution de l’Union européenne.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill imagina un système permettant aux Anglo-Saxons de s’assurer que l’Europe occidentale ne tomberait pas dans les mains de l’Union soviétique et qu’ils en conserveraient le contrôle. Il s’agissait de créer un marché commun européen avec les pays ruinés qui acceptaient le Plan Marshall [1].
Les États-Unis et le Royaume-Uni avançaient alors de concert. En quelques années, ils jetèrent les bases de notre monde : l’Otan est une alliance militaire dominée par eux, tandis que ce qui est devenu l’Union européenne est l’organisation civile pour leurs alliés. Certes, les membres d’une institution ne sont pas nécessairement membres de l’autre, mais il n’en reste pas moins que, basées à Bruxelles, l’une et l’autre sont les deux faces d’une même médaille. Les services communs des deux structures sont discrètement installés au Luxembourg.
Après la crise entre Washington et Londres lors de l’expédition de Suez, le Royaume-Uni qui était en train de perdre son Empire, décida d’entrer dans ce qui n’était pas encore l’Union européenne. Si Harold Macmillan échoua en 1958, Edward Heath y parvint en 1973. Mais l’équilibre des forces évoluant encore, le Royaume-Uni quitta l’Union européenne fin 2020, se tournant à nouveau vers son ancien Empire (« Global Britain »).