Azovstal: Le Parlement russe se prononce pour le déferrement en justice des membres néonazis d’Azov
Karine Bechet-Golovko Mondialisation.ca, 19 mai 2022
Les combattants ukrainiens d’Azovstal continuent à se rendre, à la nuit tombée. Et se pose la question – que faire d’eux ? Quand il s’agit de forces armées régulières, qui combattent régulièrement, c’est une chose. Quand il s’agit de membres de groupes, prenant des civils en otage et soutenant une idéologie néonazie, s’en est une autre. La Douma doit se prononcer pour demander que les membres du groupe extrémiste Azov ne soient pas échangés, mais jugés pour leur crime. Même pendant la guerre, les hommes sont responsables de leurs crimes et les Etats doivent l’être ensuite de leurs choix politiques. L’impunité ne conduit qu’à l’aggravation de la criminalité et à la détérioration morale, elle n’est jamais une solution.
En plus des 300 combattants ukrainiens déjà sortis hiers d’Azovstal (dont nous avons parlé ici), le ministère russe de la Défense annonce qu’environ encore 700, dont 29 blessés, se sont rendus depuis. En tout, le ministère estime que, environ 2000 combattants ukrainiens pouvaient se trouver dans Azovstal, il en resterait donc un millier.
Les militaires, faisant partie de l’armée régulière et n’ayant pas commis de crimes de guerre sont protégés par la Convention de Genève. Les membres des groupes extrémistes néonazis, eux, ne le sont pas – le droit international humanitaire ne couvre pas les criminels de guerre.
Si la pratique veut que les prisonniers soient échangés entre les parties belligérantes, peut-on moralement accepter d’échanger des criminels de guerre néonazis, donc de les libérer de leur responsabilité, contre des prisonniers de guerre russes ?
Plusieurs membres de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, se sont ouvertement prononcés contre. Ainsi, le député Oleg Morozov, président du Comité de la Douma du contrôle, écrivait hier sur son canal Telegram :