Hausse de la mortalité infantile : l’Inserm pointe la responsabilité du gouvernement
Le médiaen442 – Le 4 mai 2022
Depuis 2012, les enfants qui décèdent avant d’atteindre l’âge d’un an sont de plus en plus nombreux en France, selon une étude de l’Inserm publiée début mars dans The Lancet. La France est passée de 3,32 décès sur 1 000 naissances en 2012 à 3,6 ‰ fin 2021 selon l’Insee. Presque la moitié des décès de nourrissons de moins d’un an ont eu lieu au cours de la première semaine de vie et 24 % surviennent au premier jour.
« Si on avait le taux de mortalité de la Suède ou de la Finlande, il y aurait chaque année 1 200 décès de moins d’enfants de moins d’un an », explique Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste, qui a supervisé l’étude de l’Inserm.
Selon les données Eurostat, la France occupe la 25e place en Europe en la matière, avec 3,8 morts pour 1 000 naissances vivantes en 2019. Loin derrière l’Estonie (1,6 ‰) la Suède, la Finlande, la Norvège (2,1‰) ou, plus proche de nous, l’Espagne (2,6 ‰) et l’Italie (2,4 ‰). Faute de données, les causes de la hausse de la mortalité infantile restent incertaines. Les malformations congénitales ou le poids à la naissance, qui pourraient être des indicateurs, ne sont pas précisés sur le certificat de décès. La réduction du taux de mortalité infantile n’ayant pas été identifiée comme un objectif prioritaire par les autorités de santé publique, aucune analyse approfondie n’a été menée en France.