Manipulations d’état : la presse victime ou complice ?
mardi 16 février 2021 23h59 - Jean-Dominique Michel
La nouvelle aurait dû faire un boucan de tous les diables ! Cela a été le cas en Allemagne, un chouïa en France et rien du tout en Suisse. Hormis un article, dans Bon pour la tête, non repris « bien sûr » par aucun média mainstream. Lesquels, donc, ont vraiment un problème soit dit pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore compris.
De quoi s’agit-il ? Le prestigieux quotidien Die Welt vient de sortir dans son édition dominicale la nouvelle explosive que le gouvernement allemand a commandité un rapport au printemps auprès de différents experts pour justifier l’imposition des mesures coercitives. Un rapport, donc, dont la conclusion (selon la commande passée) avait à être le plus alarmiste possible pour pouvoir faire paniquer la population et qu’elle accepte de se soumettre sans broncher.
En clair, cela s’appelle de la manipulation d'état et de la prostitution scientifique qui est hélas (la plupart des gens l’ignorent) monnaie courante dans le domaine de la recherche médicale.
Jean-Charles Rielle et Pascal Dithelm, du Centre de prévention du tabagisme CIPRET, avaient montré il y a des années comment un certain professeur d’université avait touché des montants des firmes de l’industrie du tabac pour nier que la fumée passive présentât un quelconque danger pour la santé. Conclusion à laquelle parvenaient aisément ses recherches, publiées dans de prestigieuses revues scientifiques et avec l’aval de l’Université.
L’affaire fit scandale, le professeur en question fut condamné, les lanceurs d’alerte en furent chaleureusement félicités et in fine tout le monde eut bonne conscience : happy end !
Le blème bien sûr est que ce type d’inconduite est aussi courant que canards, cygnes et poules d’eau sur les rives du lac, aujourd’hui comme hier. Avec en fait deux ordres de gravité : le premier, le moindre donc, concerne des recherches dont les mandataires (qui les financent) ont un intérêt direct à ce que soient trouvés certains résultats.
On a vu par exemple (ce n’est pas une blague) des associations de producteurs de kiwi ou de pamplemousse mandater des chercheurs pour montrer que la consommation de ces produits avait un effet bénéfique sur la santé des consommateurs. Ou l’industrie de l’eau en bouteille produire des études montrant que les minéraux du précieux liquides étaient bel et bien bio-disponibles et donc minéralisant.