Évaluer l’immunité naturelle anti-Covid : sérologie, immunité cellulaire
Hélène Banoun | 24 Oct 2021
Le sujet est passionnant, qui d’entre nous s’est vraiment immunisé contre SARS-CoV-2, qui peut donc en documenter une preuve de guérison? Quel crédit accorder aux sérologies réalisées en routine, sont elles fiables et nous montrent-elles une trace certaine de non contamination en cas de négativité? Peut-on bâtir une recommandation vaccinale sur ces seules données? Réponse nette et sans fioriture de notre spécialiste préférée, Hélène Banoun, qui a longtemps écrit dans nos colonnes sous son pseudonyme de Emma Kahn. Une politique sanitaire peut-elle se décider de manière parfaitement inadaptée au seul motif « qu’il faut bien faire quelque chose »… Bonne lecture.
Résumé |
Introduction
J’ai récemment montré que l’immunité naturelle à la Covid-19 (suite à une infection) était plus solide, plus durable et de meilleure qualité que l’immunité vaccinale (1) Les raisons en ont été exposées récemment par Sonigo et al (2). Avant l’introduction de la 3è dose, les autorités françaises conseillaient une seule dose de vaccin pour les personnes déjà immunisées naturellement (3). Pour l’instant la HAS ne prend pas position sur la nécessité d’une seconde dose chez les personnes ayant déjà été infectées par la Covid (4) Il est donc important d’évaluer les méthodes de mesure de l’immunité naturelle acquise après infection. Mais les personnes en bonne santé peuvent aussi éliminer un virus grâce à leur immunité innée non spécifique : on ne sait pas évaluer cette immunité et il se peut que chez ces personnes aucune trace de leur rencontre avec le virus ne soit facilement détectable.