Pesticides : la pollution des eaux "très sous-estimée" faute de surveillance, selon Générations Futures
AFP Publié le 16 octobre 2024 - 09:45
La pollution des eaux en France est "très sous-estimée" car des dizaines de métabolites de pesticides, molécules issues de leur dégradation et potentiellement toxiques, ne font l'objet d'aucune surveillance, dénonce un rapport publié mardi par l'ONG Générations Futures.
"71% des métabolites de pesticides officiellement à risque de dépasser la norme pour l'eau potable que nous avons identifiés n'ont fait l'objet d'aucun suivi dans les eaux souterraines ou l'eau potable ces dernières années", a alerté mardi Pauline Cervan, toxicologue de l'ONG, lors d'une conférence de presse.
Générations Futures affirme avoir identifié 56 métabolites de pesticides n'ayant fait l'objet d'aucun suivi alors qu'ils risquent de contaminer les eaux souterraines à des concentrations supérieures à 0,1 μg/l, soit la limite réglementaire, selon leur analyse de travaux de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail).
"La façon dont les Agences régionales de santé (ARS) sélectionnent les substances à suivre ne permet pas d'inclure de nouveaux métabolites dans les contrôles. C'est complètement incompréhensible et scandaleux", s'est indignée Pauline Cervan.
Les métabolites sont des molécules issues de la dégradation de substances chimiques, telles que les pesticides, qui peuvent se retrouver ensuite dans les sols, les eaux de surface et les eaux souterraines, avant de contaminer les zones de captage d'eau potable.
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