Histoire – Les armes biochimiques
Des nazis en passant par l’ex-URSS et les États-Unis
Maryse Laurence Lewis – Le 9 novembre 2024 mondialisation.ca
Pendant et après la Seconde Guerre Mondiale, la science allemande fascinait les Alliés : radar, missiles, avions, bombes, et médecine en circonstances extrêmes. On découvrit de l’équipement jamais vu aux États-Unis : des appareils pour étudier la circulation du sang, la vision de nuit, la gravité, la maladie des caissons, un microscope électronique.¹ Selon Eisenhower, alors chef de l’armée, si les V-2 avait été prêts six mois plus tôt, les Nazis auraient gagné la guerre… Ils l’auraient d’autant pu, si Hitler ne s’était pas opposé à Himmler qui voulait recourir aux armes biologiques.
Comme pour beaucoup d’inventions, les chercheurs débutent avec de « bonnes intentions ». En 1936, Gerhard Schrader travaillait pour une fabrique de pesticides. On lui en demandait un capable d’éradiquer les charançons et les pucerons ravageurs de grains. Il réussit à concocter une substance, si puissante, qu’il eut lui-même des problèmes de vision et de respiration, au point d’être hospitalisé. Une fois testé, son insecticide tuait 100 % des pucerons. Il envoya des échantillons au directeur d’IG Farben, Eberhard Gross, qui la trouva assez intéressante pour l’expérimenter sur de grands singes, lesquels mouraient en quelques minutes, même au contact d’infimes quantités. Et même par voie des airs, dans une chambre d’inhalation… On appela cette préparation 9/91 et on la classifia top secret. Par la suite, on la désigna sous le nom de tabun, dérivé de tabou. Peu après la Seconde Guerre, le créateur de ce gaz en divulgua la recette. Elle compte parmi les inventions les plus recherchées dans le monde par les groupes « d’intelligence » militaire.
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