La géo-ingénierie : une stratégie pour sauver le capitalisme, pas le climat
Le 12 novembre 2024
Contrôler le climat plutôt qu’arrêter nos activités destructrices : telle est l’ambition de la géoingénierie. Elle pénètre les discours politiques, jusqu’à apparaître comme la solution à la crise climatique.
La géoingénierie : le terme aux contours flous désigne l’ensemble des projets de modification volontaire du climat. Qu’il s’agisse de se prémunir du réchauffement global par la modification du rayonnement solaire ou en capturant massivement le carbone de l’atmosphère, ou que l’on tente de réparer localement ses effets catastrophiques en prétendant par exemple modeler les glaciers à notre guise, ces variantes ont en commun l’ambition démiurgique de leurs promoteurs. Il s’agit de contrôler nous-mêmes le climat plutôt que d’arrêter de le dérégler.
Ces remèdes d’apprentis sorciers suscitent beaucoup de critiques tant ils pourraient s’avérer pires que le mal, en déclenchant des phénomènes imprévisibles et incontrôlables. Ils s’immiscent pourtant avec de plus en plus d’insistance dans les discours politiques, scientifiques et dans les conférences climatiques, au risque de bientôt paraître incontournables.
La dynamique est puissante, car guidée par les intérêts impératifs du capitalisme. La géoingénierie lui offre une porte de sortie pour perdurer malgré l’urgence climatique : on peut changer le climat plutôt que le système ! Cette stratégie dangereusement efficace est brillamment mise en lumière par Marine de Guglielmo Weber, chercheuse sur la géoingénierie à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (Irsem), et Rémi Noyon, journaliste au Nouvel Obs, dans leur ouvrage Le Grand retournement (éd. Les Liens qui libèrent, 2024).
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