En application de la loi d’urgence n° 2020-290 du 23 mars 2020 pour faire face à l’épidémie de Covid-19,
vingt-cinq ordonnances ont été prises par le Conseil des ministres.
La 6
ème ordonnance,
n° 2020-320 du 25 mars 2020, a été confirmée au
JORF n°0074 du 26 mars 2020 texte n° 45 (Annexe) :
Selon cette ordonnance, « quatre procédures administratives préalables en vue de l'implantation ou de la modification d'une installation de communications électroniques sont ainsi aménagées:
- suspension de l’obligation de transmission d'un dossier d'information au maire ou au président
d'intercommunalité en vue de l'exploitation ou de la modification d'une installation radioélectrique ;
- possibilité pour l'exploitant d'une station radioélectrique de prendre une décision d'implantation sans accord préalable de l'Agence nationale des fréquences ;
- réduction du délai d’instruction des demandes de permissions de voirie .. ;
- dispense d’autorisation d’urbanisme pour les constructions, installations et aménagements nécessaires à la continuité des réseaux et services de communications électroniques ayant un caractère temporaire. »
Ainsi, profitant de la pandémie liée au corona virus, et selon la classique stratégie du choc, le gouvernement vient de porter un coup fatal à la loi 2015-136 du 9 février 2015, dite loi Abeille, pour permettre aux opérateurs une liberté totale dans l'installation d'antennes relais.
Il est légitime de penser que cette libéralisation du secteur a pour but de préparer le déploiement de la 5G, avec tout ce que cela comporte, dans le déni habituel des effets sanitaires des champs électromagnétiques. Or, une telle ordonnance prise dans l’urgence du contexte sanitaire actuel était loin de s’imposer.
Sans vouloir participer aux théories complotistes, il faut bien avouer que les effets sur la diminution des défenses immunitaires de l'organisme sont clairement établis : mécanismes biologiques, études "in vivo" et "in vitro", études sur l'homme… Ces différents effets immunologiques apparaissent dès 1.3 V/m, niveau fréquemment atteint lors d'une exposition aux antennes relais.
Le gouvernement et le ministre de la Santé ne peuvent ignorer ni ces effets ni le rapport de l’ANSES du 8/07/2016 qui incite à réduire l’exposition des enfants aux champs électromagnétiques, ni celui concernant le déploiement de la 5G, ni le classement de l'OMS des ondes en catégorie 2B, ni la publication de Santé Publique France sur l'augmentation des tumeurs cérébrales avec les ondes comme argument étiologique.
Bien qu’il soit mentionné que cette ordonnance ne s’appliquera que « pendant la durée de l'état d'urgence sanitaire », on peut légitimement douter, au vu des expériences passées, que les installations réalisées durant cette période soient retirées lorsque cette période sera achevée.
On ne peut qu'affirmer clairement la lourde responsabilité du gouvernement quant aux effets sanitaires dus à l'augmentation du niveau d'exposition aux champs électromagnétiques, notamment en ce qui concerne les personnes fragiles et la survie des personnes électrohypersensibles (EHS), qui pourrait dépendre de ces nouveaux déploiements.