« Airbus des engrais » : la France va accueillir la première usine européenne bas carbone
Hugo Struna - Euractiv France – Le 13 mai 2024
La France a annoncé ce lundi (13 mai) le lancement, par un consortium européen, d’un projet d’usine d’engrais azotés dans le nord du pays. Objectif : se défaire de la dépendance russe, qui reste le premier fournisseur européen, et décarboner la filière. Une première mondiale selon le gouvernement.
Lors du sommet Choose France, une réunion annuelle de chefs d’entreprises du monde entier qui s’est déroulée au Château de Versailles lundi, le président Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’une production de 500 000 tonnes d’engrais azoté décarboné par an.
« Une première mondiale pour la décarbonation de notre agriculture et pour notre souveraineté alimentaire, qui permettra d’éviter l’émission de près de 1 million de tonnes de CO2 par an et de réduire de 30 % nos importations d’engrais azotés », a souligné la veille le ministre délégué de l’Industrie et de l’Énergie Roland Lescure dans une interview à La tribune.
L’accès des agriculteurs aux engrais azotés est un sujet majeur depuis le début du conflit en Ukraine, puisque la Russie et la Biélorussie assurent à elles deux l’essentiel des besoins européens.
Ces produits, constitués essentiellement de gaz naturel, sont devenus le symbole de la dépendance à Moscou et un enjeu de souveraineté.
Selon un récent rapport rapport d’Eurostat, le gaz naturel et les engrais sont les seules importations russes qui n’ont pas diminué pas dans l’UE. Même si la tendance est à la baisse cette année, les engrais azotés, les plus utilisés en agriculture, représentent toujours près d’un tiers des importations européennes totales.
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