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Ciel Voilé

Dr José Luis Sevillano : le microscope ne ment pas

28 Juillet 2022, 13:46pm

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H
Lorsqu'une vérité embarrassante a été répandue, il suffit de lui mêler une erreur (le graphène est responsable de TOUT, y-compris l'omelette trop cuite d'hier soir) pour décrédibiliser les auteurs de la thèse et apporter la confusion dans le public, qui finit par rejeter tout en bloc. C'est la "technique du fil de fer" du KGB.<br /> <br /> Vladimir Volkoff, Le Montage, Julliard / L’Âge d’homme, 1982, pp 69-70.<br /> <br /> [...]<br /> — Vous aviez aussi, dit Aleksandre, celle du Fil de fer. Cette fois-ci Pitman hésita pour de bon. Il fit quelques pas de côté et d'autre. Le guide regardait l'heure. Les autocars, ayant régurgité les Barbares, s’éloignaient en direction de l'Opéra. La lumière changeait de couleur en changeant de hausse. Elle n'était plus blanche, pas encore dorée: on eût dit qu'elle tombait sur le grand cuirassé Notre-Dame à travers on ne savait quel vitrail imperceptiblement teinté.<br /> Les trois principes du Vademecum, exposés sans les techniques d'application, ne constituaient certes pas une initiation complète, à peine un embryon. Mais l'embryon y était. Aleksandre Psar, tout citoyen soviétique qu'il était, descendait d’une famille réactionnaire, avait été élevé en France, pouvait avoir avec l'ennemi des liens cachés que les enquêtes n'avaient point révélés. Un jour viendrait où la doctrine de l'influence serait connue du monde entier, mais, pour le moment, il s'agissait encore d’un des plus grands secrets du régime. Il appartenait au jeune lakov Moïsséïtch Pitman de dévoiler ce dernier article au risque d'une trahison, ou de le dissimuler au risque d’une dérobade peut-être définitive.<br /> — Écoutez, dit-il en venant de nouveau s'accouder près d’Aleksandre, je ne peux vraiment qu’effleurer ce sujet. L'image du Fil de fer vient de ce que, pour en casser un, il faut le tordre dans les deux sens opposés. Vous touchez ici au fond même de notre art, j'emploie le mot à dessein. L'agent d'influence est le contraire d'un propagandiste, ou plutôt c’est le propagandiste absolu, celui<br /> qui fait de la propagande à l’état pur, jamais pour, toujours contre, sans autre but que de donner du jeu, du mou, tout décoller, dénouer, défaire, déverrouiller. Si vous continuez à vous intéresser à nous, je vous prêterai un livre du penseur chinois Sun Tzu qui vivait il y a vingt-cinq siècles. C'était le Clausewitz de l’époque. Entre autres choses admirables, il dit celle-ci, qu’il appliquait à la disposition des troupes devant l’ennemi mais qui nous caractérise parfaitement : Le fin du fin, c'est de ne pas présenter une forme qui puisse être définie clairement. Dans ce cas, vous échapperez aux indiscrétions des espions les plus perspicaces, et les esprits les plus sagaces ne pourront établir de plan contre vous. Exemple : l’agent d'influence soviétique ne passera jamais pour un communiste. Tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite, il sciera systématiquement l'ordre existant. C’est tout ce qu’il est censé faire, et, dans ce rôle, il jouit d’une impunité absolue. Aucune loi, Aleksandre Dmitritch, je veux dire : aucune loi occidentale, n'interdit de démantibuler la société où l’on vit. Il suffit de jouer le rouge et le noir, le pair et l’impair.<br /> [...] »
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