Droguer les vaches pour réduire les émissions de méthane ?
Les scientifiques s’interrogent sur la sécurité et la nécessité de cette pratique
Brenda Baletti – Le 11 décembre 2024 – mondialisation.ca
Les scientifiques qui se sont entretenus avec le Défenseur ont déclaré que le Bovaer, un médicament récemment approuvé et ajouté à l'alimentation du bétail pour réduire les émissions de méthane, n'a pas fait l'objet de tests de sécurité adéquats et que le médicament n'est pas nécessaire si le bétail est élevé selon des méthodes régénératives.
Le Bovaer, un additif destiné à l’alimentation des vaches et conçu pour réduire les émissions de méthane, se heurte à la réticence du public, bien que l’industrie ait assuré que cet additif était « sûr et efficace » et qu’il jouait un rôle clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre produites par les vaches laitières.
L’additif alimentaire agit en supprimant l’enzyme qui forme le méthane dans le ruminant de la vache.
DSM-Firmenich, la société qui a créé l’additif, et Elanco, un fabricant de médicaments américain qui commercialise le produit aux États-Unis et au Canada, affirment que l’administration d’une cuillère à soupe de Bovaer par vache laitière en lactation et par jour peut réduire les émissions de méthane d’environ 30 %. Toutefois, une méta-analyse des essais réalisés sur l’additif a révélé des résultats plus diversifiés.
Selon Elanco, donner du Bovaer à un million de vaches pendant un an équivaudrait à éliminer plus de 285 000 voitures de la circulation pendant un an. L’entreprise affirme également que l’utilisation du Bovaer dans l’alimentation du bétail « s’est avérée sûre pour les animaux, les producteurs et les consommateurs ».
Le Bovaer est disponible à la vente dans 68 pays et a été approuvé aux États-Unis, au Mexique, au Canada et au Royaume-Uni, où un important géant laitier, Arla Foods, a récemment lancé un essai dans une trentaine d’exploitations.
La suite :