Les États-Unis préparent-ils la guerre contre le Vénézuéla?
Marc Vandepitte – Le 19 octobre 2025 – mondialisation.ca
Tambours de guerre dans les Caraïbes
Supposons qu’une flotte russe ou chinoise se stationne au large de nos côtes en Europe et torpille des navires. Nous serions immédiatement au plus haut niveau d’alerte et prendrions toutes les dispositions nécessaires pour repousser une attaque militaire.
Ceci n’est pas de la fiction, mais correspond exactement à ce qui se déroule actuellement au large des côtes du Venezuela, où les États-Unis ont déployé une flotte de guerre ces dernières semaines. Celle-ci comprend des destroyers, des navires de guerre dotés de lance-missiles, des chasseurs F-35, des avions de reconnaissance, un sous-marin d’attaque, plus de 4 000 Marines et même un sous-marin nucléaire.
En outre, on estime qu’environ 10 000 militaires américains se trouvent dans la région, principalement à Porto Rico et sur des navires amphibies.
Cette flotte de guerre n’est pas un simple défilé. Au cours des dernières semaines, le gouvernement Trump a fait mener au moins cinq attaques meurtrières contre des embarcations qu’il qualifie, sans preuve, de « navires de la drogue ». Ces attaques ont fait 27 morts. Dans ces cas, il n’y a eu ni arrestation ni procès. L’Association du Barreau de New York (New York City Bar Association) condamne ces actes de guerre comme des « exécutions extrajudiciaires illégales — des meurtres ».
Comme si les attaques maritimes ne suffisaient pas, des bombardiers B-52 ont été aperçus à proximité de l’espace aérien vénézuélien. Parallèlement, le président Trump a admis ouvertement avoir donné le feu vert à la CIA pour des opérations secrètes au Venezuela, selon des sources américaines, avec un mandat assez large, allant de la coopération avec des groupes d’opposition locaux à des actions létales sur le territoire vénézuélien.
Le déploiement de guerre et les attaques contre les navires sont présentés comme une « guerre contre la drogue », mais cet alibi ne tient pas pour deux raisons. Premièrement, la Colombie et l’Équateur constituent les principales routes de la cocaïne vers les États-Unis. Le Venezuela ne joue tout au plus qu’un rôle secondaire dans ce trafic de drogue.
Deuxièmement, il est évident qu’un dispositif militaire d’une telle ampleur est totalement inadapté à une simple opération contre le trafic de drogue.
Un objectif bien plus agressif est poursuivi ici. Le gouvernement Trump ne le dit pas ouvertement, mais il est clair qu’il maintient l’option d’attaques terrestres ouvertes, visant un changement de régime.
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