HAARP : Les nuages artificiels de plasma "vivent" plus longtemps
Daniel Parry - 25 février 2013 - Traduction Ciel voilé
Les physiciens et les ingénieurs du laboratoire de recherche de la Navy (NRL), division de la Physique des Plasmas, qui travaillent à HAARP, Gakona, Alaska, ont réussi à produire un nuage de plasma de grande densité plus « durable » dans la haute atmosphère terrestre.
« Les précédents nuages artificiels de plasma avaient des durées de seulement dix minutes ou moins », a déclaré Paul Bernhardt, docteur en physique, du NRL, section utilisation dans l'espace et plasma. « Cette boule de plasma de plus haute densité a duré plus d'une heure grâce aux transmissions HAARP et s’est éteinte seulement après la fin du faisceau radio HAARP. »
Séquence d’images des nuages artificiels et ionosphériques provoqués par la décharge de plasma luminescent obtenue par des transmissions à la troisième harmonique du gyroscope électronique à l'aide de transmissions HAARP à 4,34 mégahertz (MHz). La fréquence de résonance a franchi le cap des 557.7 nanomètres en haute fréquence, le 12 Novembre 2012, entre 2:26:15 et 2:26:45 GMT.
(Photo: SRI International, Elizabeth Kendall)
Ces décharges luminescentes dans la haute atmosphère ont été générées par la DARPA qui finance la recherche fondamentale sur les caractéristiques de l'ionosphère et ses effets (campagne BRIOCHE) pour explorer les phénomènes ionosphériques et leurs impacts sur les communications et la météorologie spatiale.
En utilisant l’émetteur à haute fréquence HAARP à 3.6 Mégawatt, on étudie les nuages ou les boules de plasma, pour les utiliser comme miroirs artificiels à des altitudes inférieures à l'ionosphère naturelle de 50 km, pour réfléchir les hautes fréquences des radars et des signaux de communication.
L'émetteur haute fréquence "H.A.A.R.P." ( High frequency Active Auroral Research Program ) , situé près de Gakona, Alaska.
(Credit: US Navy)
Les tentatives passées pour accroître la densité électronique ont abouties à des densités de 4 x 105 électrons par centimètre cube (cm3) en utilisant des transmissions radio à haute fréquence proches des deuxième, troisième, et quatrième harmoniques de la fréquence du cyclotron électronique. Cette fréquence proche de 1,44 MHz correspond à la vitesse des électrons qui tournoient autour du champ magnétique terrestre.
Le groupe de recherche du LNR a réussi à produire des nuages artificiels de plasma avec des densités de plus de 9 x 105 électrons par cm3 en utilisant la transmission HAARP à la sixième harmonique de la fréquence du cyclotron électronique.
Les images optiques des boules de plasma artificielles montrent qu'elles sont en turbulence avec des structures de densité changeant dynamiquement. On estime que les ondes électrostatiques générées par les transmissions radio de HAARP sont capables d’accélérer les électrons à une énergie suffisamment élevée pour produire une décharge luminescente dans l'atmosphère neutre à une altitude proche de 170 kilomètres.
Deux images du ciel en 2006 au-dessus de l’installation HAARP à Gakona, à l'aide d’un spectromètre ( cooled CCD : cooled Charge Coupled Device), du Laboratoire de Recherche de la Navy à 557,7 nm. Le champ de vision est d'environ 38 °. L'image de gauche montre le champ des étoiles à l’arrière-plan avec le transmetteur HF hors tension. L'image de droite a été prise 63 secondes plus tard avec l'émetteur HF en marche. La structure est évidente dans la région d'émission. Cette photo publiée précédemment donne une idée des progrès réalisés comme en témoignent les nouvelles photos.
(Credit: US Navy)
Les nuages de plasma artificiels sont détectés par sondages radio de haute fréquence et de rétrodiffusion, de très hautes fréquences de rétrodiffusion radar (UHF) et des systèmes d'imagerie optique. Les mesures au sol des émissions électromagnétiques stimulées fournissent la preuve de la force et de la fréquence des ondes électrostatiques qui ont accéléré les électrons ambiants à des vitesses ionisantes.
L'équipe du LNR travaille avec des collaborateurs du SRI International, Université d'Alaska Fairbanks, de l’Université de Floride, et la multinationale BAE Systems sur ce projet de synthèse des observations par la théorie des interactions paramétriques pour développer une théorie complète sur la création de nuages de plasma. La prochaine campagne HAARP, prévue pour début 2013, comprendra des expériences de création de nuages d'ionisation plus denses et plus stables.