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Ciel Voilé

La météorologie nationale malienne "gère" les pluies

20 Août 2014, 23:00pm

Publié par Ciel Voilé

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Le Mali offre un bel exemple « officiel » du recours banalisé aux modifications du climat : ensemencement des nuages pour provoquer les pluies. En somme le temps à la demande. Pourtant les spéculateurs qui parient des milliards annuels sur les dérivés climatiques ne peuvent pas encore «  jouer » sur ce pays : vérifiez ! Mais ils peuvent choisir le chaud ou le froid pour un prochain mois, sur l’une des 11 capitales européennes : http://www.cmegroup.com/trading/weather/ 

Et si Météo France collaborait à la programmation du temps qu’il fera ? Ciel voilé

 

Hivernage : LES «PLUIES PROVOQUEES» A LA RESCOUSSE

L’essor – Le 20 août 2014 - S. Y. WAGUE


http://www.essor.ml/hivernage-les-pluies-provoquees-a-la-rescousse/

 

Les paysans doivent contacter les services de la météo pour transmettre les relevés de pluviométrie de leurs zones respectives


Du 1er juin au 3 août, 94 opérations du genre ont été effectuées dans cinq régions : Kayes , Koulikoro, Sikasso, Mopti et Ségou


La saison pluvieuse s’est tardivement installée dans notre pays.  Les pluies sont depuis le début de l’hivernage à aujourd’hui très rares dans certaines parties de notre pays. Ce phénomène s’explique par le fait que durant tout le mois de mai et juin, l’harmattan soufflait fortement dans plusieurs  zones. L’harmattan est un vent sec qui souffle d’habitude de janvier jusqu’en mars du désert vers le Mali. Durant cette période d’harmattan, il n’y a pas de nuages au ciel, donc la situation est défavorable aux activités pluvio-orageuses. La mousson est un vent humide qui souffle de l’océan Atlantique notamment à partir du Golfe de Guinée du mois de juin à septembre vers notre pays et qui provoque la pluie. Les évaporations qui se font à partir de la mer, dans cette zone entrainent l’humidification de la mousson et provoquent des pluies abondantes. Mais cette année à cause des changements climatiques, la surface de la mer dans le Golfe de Guinée est anormalement plus fraîche que d’habitude durant les mois de juin à juillet. Il n’y  a donc pas d’évaporations suffisantes. Du coup, la mousson n’est pas bien humide. Cela diminue et ne favorise pas les pluies et c’est ce à quoi nous avons assisté du début de l’hivernage à aujourd’hui, a expliqué le directeur général de l’Agence nationale de la météorologie Dr Kader M’Pè Diarra. Mais, la tendance s’inverse favorablement. Ainsi, à partir de ce mois d’août, la surface de la mer au niveau du Golfe de Guinée est en train de se réchauffer petit à petit. Cette situation favorisera une bonne rentrée de la mousson plus humide au Mali. En conséquence, il y aura beaucoup plus de probabilités d’avoir des pluies et des opérations d’ensemencement de nuages. Malgré, l’amélioration de ces conditions, l’Agence nationale de la météorologie (Mali-Météo)  aura besoin de faire tomber la pluie pour pallier aux poches de sécheresse. Dans ces derniers cas de figures, il faudrait ensemencer les nuages pour donner de la pluie. Cette opération s’appelle « Pluies provoquées ». Les pluies provoquées sont une science météorologique, une modification artificielle du temps permettant d’accélérer le processus de précipitations des pluies. La technique consiste à introduire dans les nuages les noyaux de condensation qui sont des sels minéraux. Les nuages sont des vapeurs d’eaux dans la nature qui sont préfabriqués. Les différents sels utilisés dans les opérations d’ensemencementsont l’iodiure d’argent et les chlorures de calcium. L’objectif visé par le programme de « pluies provoquées » est de réduire l’impact du déficit pluviométrique sur les productions agricoles, hydro-électriques et ainsi que les ressources en eau. Démarré en 2006, le programme s’étale de juin à octobre de chaque année. Il est exécuté par des équipes spécialisées (prévisions, imageries satellitaires, radars) qui permettent de savoir ce qui se passe dans l’espace aérien malien et de pouvoir suivre l’évolution du temps. Les prévisions donnent la situation et l’évolution du temps à venir. Elles permettent de planifier les opérations futures. Les imageries satellitaires permettent de voir en temps réels les nuages disponibles tout en donnant la position et la direction de leur déplacement.


PLUIES PROVOQUEES BIENVENUES. Quant au radar, il permet de donner avec précision les caractéristiques physiques, thermiques des nuages, de déterminer les conditions favorables pour l’ensemencement (opération des pluies provoquées),  et ainsi que le suivi des avions au moment des interventions. Tout ce travail se fait dans un centre d’opération logé à l’Agence nationale de la météorologie.  Celui-ci suit et donne des instructions aux 4 pilotes sud-africains chargés de mener les opérations dans les deux avions déployés pour le travail. Les opérations « pluies provoquées » de cette année ont débuté en juin dernier. Elles sont menées dans les localités, où les conditions sont favorables, a expliqué le coordinateur du programme des opérations « pluies provoquées », Mamadou Adama Diallo. Le programme a effectué au courant du mois de juin dernier 37 opérations de pluies provoquées dans 4 régions de notre pays à savoir Kayes (7), Koulikoro (13), Sikasso (12) et Ségou (5). Il a, par ailleurs, mené 94 opérations du 1er juin au 3 août dans 5 régions du pays à savoir Kayes (21) soit 22%, Koulikoro (33) soit 35%, Sikasso (24) soit 26%, Ségou (14) soit 15% et Mopti (2) soit 02%. Avec ces interventions, d’importantes quantités de pluies ont été enregistrées dans plusieurs localités a révélé Mamadou Adama Diallo. Il s’agit dans la région de Kayes, le 8 juillet dernier à Diombougou qui a enregistré 145 mm, Mogoyafara qui a reçu 120 mm et Kéniéba qui a reçu 100 mm. D’importantes quantités de pluies ont également été relevées le 5 août dernier dans  deux localités de la région de Sikasso à savoir Kafana (127 mm) et Lobougoula (72 mm). Mamadou Adama Diallo a ensuite précisé que l’Agence nationale de la météorologie tient toujours compte des conditions favorables du temps, de la situation de la campagne agricole pour décider des opérations de pluies provoquées dégagées par le Groupe de travail pluridisciplinaire d’assistance météorologique (GTPAM) et des besoins exprimés par les services techniques sur le terrain (Ministère du Développement rural, l’Hydraulique et les paysans). L’Agence travaille également avec les instructions du Conseil des ministres, les informations sur les inondations fournies par la Direction générale de la Protection civile. Le directeur général de l’Agence nationale de la météorologie, Dr Kader M’Piè Diarra a rassuré que l’espoir est permis pour le reste de l’hivernage, car la mousson est en train de monter sur les zones de Nara, Yélimané, Kayes et de Nioro du Sahel. La situation est en train de se rétablir, a-t-il précisé. Cela fait 5 jours qu’il y a des possibilités de « pluies provoquées » dans ces zones, car l’harmattan s’est affaibli et la mousson est montée, a-t-il annoncé. Le directeur général a, par ailleurs, indiqué que de fortes actions de pluies provoquées ont été menées les 9 et 10 août derniers dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti. Le Dr Kader M’Piè Diarra demande aux paysans de contacter ses services pour transmettre les relevés de pluviométrie de leurs zones respectives. Cette action permet de mieux identifier les zones en déficits ou en excédents pluviométriques afin d’y apporter des solutions appropriées. Pour cela un numéro fixe gratuit est accessible à tout moment, c’est le 20 74 61 65.

 

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