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Ciel Voilé
« Mais l'esprit est un élément mystérieux. Insaisissable et invisible comme l'air, il semble s'adapter docilement à toutes les formes et à toutes les formules. Et cela pousse sans cesse les natures despotiques à croire qu'on peut le comprimer, l'enfermer, le mettre en flacons. Pourtant toute pression provoque une contre-pression, et c'est précisément quand l'esprit est comprimé qu'il devient explosif: toute oppression mène tôt ou tard à la révolte. À la longue, et c'est là une éternelle consolation, l'indépendance morale de l'humanité reste Indestructible. Jamais jusqu'ici on n'a réussi à imposer d'une façon dictatoriale à toute la terre une seule religion, une seule philosophie, une unique conception du monde, et jamais on y réussira, car l'esprit saura toujours résister à l'asservissement, toujours il refusera de penser selon des formes prescrites, de s'abaisser, de s'aplatir, de se rapetisser et de se mettre au pas.» Stefan Zweig
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Meta ne veut plus de «vérificateurs de faits» – mais qu’en est-il du «shadowbanning» ?
Heinz Steiner – mondialisation – Le 12 janvier 2025
L’ère des soi-disant «vérificateurs de faits» devrait prendre fin sur Facebook, Instagram et Threads. C’est ce qu’a annoncé Mark Zuckerberg, le patron de Meta. Mais quel est l’intérêt de mettre un terme aux mesures de censure idéologiquement motivées si certaines restrictions sur la portée de certains comptes persistent ?
Mark Zuckerberg se présente désormais comme un défenseur de la liberté d’expression. À la place des «vérificateurs de faits», les utilisateurs des plateformes de Meta comme Facebook, Instagram ou Threads devraient dorénavant aider à signaler les fausses informations via des «Community Notes» – un système également utilisé par X (anciennement Twitter) d’Elon Musk. Si beaucoup de médias alternatifs ou indépendants y voient un espoir de plus grande liberté et diversité d’opinion, cette annonce comporte toutefois un point problématique: personne ne parle de la pratique du «shadowbanning» des comptes indésirables.
Le «shadowbanning» désigne une pratique sur les réseaux sociaux consistant à limiter la visibilité des contenus d’un utilisateur sans que celui-ci en soit informé. Cette mesure est souvent utilisée comme sanction pour des violations présumées des règles ou en fonction des décisions des «vérificateurs de faits». Ce type de restriction algorithmique de la portée des publications est appliqué depuis des années et a poussé de nombreux médias indépendants à quitter ces plateformes.
Des articles intéressants qui, avant l’instauration de ces mesures de censure, atteignaient parfois des centaines de milliers de personnes sur Facebook, peinent aujourd’hui à atteindre quelques milliers d’utilisateurs. Ce phénomène affecte l’ensemble du secteur médiatique, car Zuckerberg privilégie sur ses plateformes les contenus légers et apolitiques, comme les images de chats, au détriment des actualités et des informations utiles.
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