Crise de l’homme et déclin de l’Occident : entretien de Mgr Viganò par le Dr Armando Manocchia pour Byoblu
Carlo Maria Vigano – mondialisation.ca le 21 juin 2022
1 – Excellence : nous sommes en faillite économique et financière avec une dette publique de plus de 2 700 milliards. À mon avis, le problème est la faillite morale et éthique non seulement de la classe dirigeante, mais aussi d’une partie de la population. Que pouvons-nous faire pour reconstruire un tissu social avec une éthique et une moralité ?
La faillite est le résultat inévitable de multiples facteurs. Le premier est le transfert de la souveraineté monétaire de l’État à un organisme supranational tel que l’Union Européenne. La BCE est une banque privée qui prête de l’argent à des taux d’intérêt aux États membres, les obligeant à s’endetter perpétuellement. Je rappelle, en passant, que la Banque Centrale Européenne est officiellement détenue par les Banques Centrales des États qui en font partie ; par conséquent, puisque les banques centrales sont contrôlées par des sociétés privées, la BCE elle-même est essentiellement une société privée et elle agit en tant que telle.
Le deuxième facteur est le seigneuriage, c’est-à-dire le revenu que la Banque Centrale tire de l’émission de monnaie pour le compte de l’État, qui s’endette avec elle non pas pour le coût matériel de l’impression des billets, mais pour leur valeur nominale : un vol au détriment de la communauté, parce que l’argent appartient aux citoyens et non à un sujet privé composé de banques privées.
Le troisième facteur réside dans la politique économique et financière de l’Union Européenne, qui impose des prêts à intérêt en accordant les fonds que les États individuels ont précédemment versés. L’Italie, qui est un contributeur net, se retrouve ainsi à devoir anticiper des milliards sur lesquels non seulement elle ne reçoit pas d’intérêts, mais qui lui sont retournés avec usure comme s’ils n’étaient pas les siens.
Crise de l’homme et déclin de l’Occident